Je suis masseur-kinésithérapeute en banlieue bordelaise et aussi joueur de golf.
Au cours de mes soins, je suis amené à prendre en charge des joueuses – joueurs de golf blessés par la pratique de leur sport. Ce sont de joueurs amateurs qui golfent dans un but de loisir, même s’il y a quelques compétitions de temps en temps. Ils ont entre 45 et 75 ans.
Les problèmes les plus courants que je vois sont des problèmes de l’épaule, du coude et du rachis lombaire. La pratique du golf peut mettre à jour des pathologies déjà existantes mais pas vraiment révélées. Il y toujours un phénomène douloureux qui empêche totalement de jouer au golf. La première question qui m’est posée est toujours : quand pourrai-je reprendre le golf ?
Malheureusement, le premier des traitements est le repos pour un minimum de 3 semaines d’arrêt total de sport.
En fonction des résultats des examens médicaux pratiqués et d’un bilan biomécanique précis, les soins de kinésithérapie sont entamés dans le but de soulager au mieux la douleur, de rétablir la fonction diminuée et de permettre une reprise du golf de la meilleure façon possible.
Quel que soit le niveau de lésion, il y a toujours un déficit de souplesse, de force musculaire et d’endurance. Il ne faut pas oublier qu’un parcours de 18 trous représente au moins 4 heures debout à marcher avec son matériel et à réaliser des swings.
Chaque traitement se fait en fonction de ce que le bilan donne, de ce que souhaite la personne et de ses possibilités fonctionnelles.
Pour le rachis, surtout lombaire, il y a principalement un manque de mobilité (souplesse), de stabilité, de force. Outre l’âge de la personne, il peut y avoir aussi un problème de surpoids, qui est à prendre en compte. Il y a une difficulté à tenir la position du stance correctement sans bouger. Le rachis peut présenter une raideur limitant la rotation pour permettre un backswing puis un downswing corrects. Le travail, une fois la douleur éliminée, sera d’améliorer la souplesse rachidienne et de renforcer les muscles rachidiens par des techniques de gainage, entre autres.
Pour l’épaule, ce sont surtout des tendinopathies de la coiffe des rotateurs qui sont augmentées par le golf. Après avoir diminué la douleur, il va falloir améliorer la mobilité et la stabilité de l’épaule. Avec une épaule raide, le backswing ne pourra pas aller bien loin et la frappe de la balle en sera diminuée. Une épaule mobile ne sert pas à grand-chose si elle ne peut être stable, fixée. C’est la suite du travail à réaliser pour avoir un mouvement qui suit les bons plans de swing.
Au coude, nous avons souvent une tendinopathie de type épidondylalgie. Le traitement consistera aussi à supprimer la douleur, et à améliorer la mobilité du coude et du poignet. Il faudra améliorer le travail musculaire des muscles du poignet et de la main qui s’insèrent au coude. Ce sont eux qui sont touchés par cette pathologie. Il y aura un travail de renforcement, d’étirement, de stabilisation du poignet.
Pour toutes ces pathologies, il faut penser à rétablir la fonction perturbée. Il faut aussi aller dans le sens du pratiquant de golf et voir comment améliorer ses possibilités pour aller vers le swing de golf le meilleur pour lui.
Chez un golfeur présentant des pathologies par la pratique de son sport, nous pouvons avoir plusieurs causes : Troubles osteo-articulaires douloureux anciens augmentés par la pratique du golf, manque de condition physique. Cela peut être amélioré par un travail avec un préparateur physique pour la condition physique et par un kinésithérapeute pour les troubles ostéo-articulaires et les douleurs.
Pendant un parcours, il peut y avoir une défaillance car le corps n’a pas été bien hydraté ou alimenté. Il ne faut jamais oublier de mettre de l’essence dans le moteur avant, pendant et après un effort (hydratation et alimentation).
Le matériel = grip, club (shaft, tête de club). Ils peuvent ne pas être adaptés du tout au joueur qui les utilise. C’est pour cela qu’un fitting est toujours le bienvenu car il va adapter le matériel en fonction des possibilités physiques de la personne et de son niveau golfique. Ainsi il n’y aura pas de grip trop gros ou trop mince, pas de shaft mal équilibré, pas de tête de club trop lourde ou trop légère. Suivre la mode golfique vis à vis du matériel peut être sympa, mais c’est encore mieux quand ce matériel est parfaitement adapté au joueur.
Il ne faut pas oublier qu’il est important d’avoir de bonnes chaussures pour être bien stable quel que soit le terrain et éviter des troubles fonctionnels.
Un gant en bon état est important car il aide à avoir un bon grip.
Une mauvaise technique dans le geste du swing de golf provoque des troubles ostéo-articulaires. Cela se corrige avec un pro de golf qui va améliorer le swing en fonction des possibilités physiques du joueur. Il n’y a pas UN swing, il y en a un par personne car chacun a des capacités physiques différentes.
Dans la technique, nous pouvons ajouter un mauvais échauffement ou une absence d’échauffement. L’échauffement devrait être d’une durée de 10 minutes, au moins, sans club, (en ce moment il se fait à la maison avant de partir au golf) et 10 minutes minimum avec clubs. Cela permet de préparer le corps, muscles et articulations, à produire un effort, progressivement, en évitant une blessure. L’échauffement ne consiste pas non plus à faire la mitraillette au practice, ça peut être source de pathologies.
La pratique du golf peut provoquer des pathologies, et c’est par un travail d’équipe qu’il est possible de ne pas en avoir ou de ne plus en avoir :
- un kinésithérapeute formé aux pathologies du golf pour les problèmes physiques
- un préparateur physique formé à la spécificité du golf
- un club-maker pour avoir du matériel adapté à chacun
- un pro de golf pour avoir le bon geste.
P.B. Masseur-kinésithérapeute formé à la prise en charge des golfeurs par la Fédération Française de Golf, certifié T.P.I. (Titleist Performance Institue), classificateur pour les handigolfeurs (Eligibility Assessor niveau Europe).
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